Méditation du 7è dimanche de Pâques: nous sommes appelés, dès maintenant, à entrer dans une vie nouvelle
Références : Ac. 7, 55 – 60 ; Ps 96 (97), 1-2b, 6. 7c,9 ; Ap. 22, 12-14. 16-17. 20 ; Jn. 17, 20-26
En ce dimanche, nous nous trouvons entre la solennité de l’Ascension et la célébration de la Pentecôte. Le Ressuscité échappe aux yeux de ses disciples qui se préparent à accueillir la force de l’Esprit, celle qui les conduira à témoigner de Jésus-Christ aux quatre coins du monde. Les textes de la liturgie invitent à nous arrêter sur l’expérience vécue par quelques-uns des premiers disciples de Jésus.
L’expérience d’Etienne, c’est celle du martyre. Ses accusateurs ne supportent pas de l’entendre dire qu’il voit les cieux ouverts et le Fils de l’Homme debout à la droite de Dieu. Ces paroles résonnent à leurs oreilles comme un blasphème et deviennent un motif de lapidation. Etienne meurt sous les pierres, en remettant totalement sa vie à Celui qu’il appelle «Seigneur Jésus». Ce récit nous livre un reportage impressionnant sur l’histoire douloureuse de la communauté chrétienne naissante, mais aussi le témoignage d’une radicale confiance en Celui qui, crucifié et ressuscité, donne la vie.
L’expérience de Jean, rapportée dans le livre de l’Apocalypse, est celle d’une extase rappelant que les humains sont invités à accueillir pleinement Celui vient vers eux pour leur donner accès à l’arbre de la vie. A tous est proposée l’eau de la vie ! «Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement». Comme dans la première lecture qui nous rapportait le martyre d’Etienne, ce texte se situe dans le registre de l’entrée dans une vie nouvelle. Cette entrée n’est pas le résultat d’édifiants efforts volontaristes, mais elle provient plutôt de l’accueil, radical, d’un don qui est fait sans réserve. Etienne donne sa vie en témoignant du Fils de l’Homme debout à la droite de Dieu, et, dans le texte de l’Apocalypse, l’accès à une vie nouvelle est proposé à tous ceux qui se mettent en route vers l’arbre de la vie.
Dans leur radicalité, ces textes nous projettent donc vers un horizon de vie.
L’expérience des disciples, rapportée dans l’Evangile de Jean lu ce dimanche, est celle d’une écoute. Alors que, à l’approche de la Pâque, Jésus partage avec ses disciples un repas, il livre un dernier enseignement après leur avoir lavé les pieds. Après cela, et alors que Judas a quitté le groupe des disciples, il se met à leur parler comme on parle à des intimes. Puis il prie pour ses disciples et pour tous ceux qui, au fil des générations, croiront en lui. A celui qu’il appelle son Père, Jésus demande de garder dans l’unité tous ceux qui croiront en lui et qui, de ce fait, entreront dans la plénitude de la vie. Un horizon de vie est, là encore, souligné.
Alors que nous approchons de la fin du temps de Pâques, la liturgie de ce dimanche, placé entre l’Ascension et la Pentecôte, nous rappelle donc combien le quotidien des disciples de Jésus, jusqu’à notre quotidien à nous aujourd’hui, s’apparente à un exode (hors de tout ce qui, dans notre existence, nous retient captifs de la mort) … combien ce quotidien ressemble à un voyage parcouru par des hommes, des femmes et des enfants qui, au fil des générations, se sont offerts comme témoins du Crucifié-Ressuscité … combien ce quotidien prend la forme d’un pèlerinage orienté vers une acceptation - à un niveau sans cesse plus intime - du don de Dieu. Les uns et les autres, nous vivons dans nos familles et nos communautés, nous travaillons dans telle ou telle activité professionnelle, nous appartenons à des pays dont l’histoire est faite de moments heureux ou malheureux … en d’autres termes, nous sommes insérés «dans le monde», mais notre manière de vivre est habitée d’une espérance qui transforme notre rapport aux événements du quotidien et qui nous tient dans l’unité. Nous savons que nous sommes appelés, dès maintenant, à entrer dans une vie nouvelle, et nous savons que, un jour, cette vie nouvelle nous sera donnée en plénitude.